Samedi, le 6 août

Après deux semaines au Lac Clair, on se prépare pour la remontée. Aujourd’hui, Marc, Daniel et Pierre me rejoignent pour le voyage. Ils sont avec Nicole, qui joue les chauffeurs dans cette partie de l’expédition.

Mon petit Laser, le « Peter and Janet » semble triste mais en fait il est content de savoir que nous irons chercher Bonita, qui dort à l’Anse St-Jean, et qui nous attend. Avant de partir, la baignade dans les eaux du Lac Clair, scelle les vacances 2022.

À notre arrivée à l’Anse St-Jean, un souper en se laissant bercer par le Saguenay, calme et silencieux. Jusqu’à ce que le souffle des bélugas nous surprenne et accompagne un coucher de soleil « de la mort »

Nous avons conclu que Nicole restait avec nous plutôt que de retourner tout de suite à Montréal. Photo, Daniel
Photo, Daniel

Dimanche, le 7 août

Départ pour Tadoussac. Par chance, le Slepneir accoste et on rencontre Philippe et Kim. Une discussion sur la Tentaconte réveille et révèle le conteur de notre équipage. Marc est décollé!

Photo, Daniel
Photo, Daniel

Dîner à l’Anse de St-Étienne. Arrivé là, poussé par un 30 noeuds de l’ouest.

À notre arrivée, c’est au Gibar qu’on se dépose. Tout en chanson!

Photo, Nicole
Photo, Daniel

Autre temps, autre atmosphère. La dernière marche de la journée est une ordonnance du pharmacien. La pointe de l’îlêt avec ses touristes recueillis, et ses bois ramenés sur le rivage.

Photo, Daniel

Lundi, le 8 août

Hier, Daniel a échappé ses lunettes derrière le bateau à quai. Triste, il s ‘était résigné à les passer au compte de la malchance. Ça, c’est avant que Marc décide de plonger pour les retrouver. L’eau est noire et froide dans la baie. Armé d’un masque et d’une lampe, c’est triomphant qu’il est remonté avec les lunettes dans la main. Il paraît que les Innu l’ont surnommés « Ophtallamark ».

« Ophtallamark »
Les lignes de ta main, ça se lit au front de la mer…

Il n’y a pas de vent. Nous décidons donc de faire une ballade à moteur et se laisser dériver près de la toupie en façe de Tadoussac.

Photo: Daniel
« Qu’est-ce qu’on fait quand il n’y a plus de vent, on réfléchit tout comme la lumière sur le miroir de l’eau. » Pierre

Finir la journée au Musée de Tadoussac, c’est capotant. Voir les squelettes de baleines et de bélugsa, d’écouter les explications de Jade, la fille du fondateur du GREMM et acheter un baleinophone, le seul instrument de musique connu qui permet de reproduire le chant de ces merveilleux mammifères.

La vie à bord. Photo, Daniel

Mardi, le 9 août

On se prépare pour le départ vers Cap-à-l’Aigle. L’équipage est serein.

Pour l’occasion, Robidoux commet une photo et un texte:

nous quittâmes Tadoussac
alors que les nuages
caressaient les collines
dans tout ce silence
on aurait cru apercevoir
nos âmes s’échapper
de nous

Photo, Marc
Pierre, en veilleur, essaye sa nouvelle tuque…

Sur la route de Cap-à-l’Aigle, on passe devant l’île-du-pot-d’eau-de-la-vie. Une île magnifique, avec plusieurs espèces de goélands; des marins, des marbrés, puis des eiders, des cormorans et autres. On décide de s’y mettre à l’ancre, de manger, puis de prendre l’annexe et d’explorer. Magique!

Photo, Marc
Photo, Daniel
Photo, Daniel
Photo, Daniel
Photo, Daniel
Photo, Daniel

Durant notre exploration, nous rencontrons Marie-Catherine, la gardienne du phare, qui nous apprend que l’île est un sanctuaire et qu’en théorie, nous ne pouvons y accoster que pour y louer un des petits chalets. Elle nous amène près du phare et nous en apprenons plus sur les goélands et le pauvre marin, Yeomans, enterré dans les années 1800.

Marie-Catherine
Photo, Daniel

Quand la lune s’est levé après le quart solaire, on aurait dit qu’on nous avait envoyé un follow comme dans les spectacles. Éclairante, rassurante, nous avons profité de sa belle lumière pour atteindre Cap-à-l’Aigle.

Photo de Marc, « Instatoonisée » 🙂

Mercredi, le 10 août

Cap-à-l’Aigle. La première entrée dans le blogue, elle est de Marc:

« aux cris des corneilles
nous nous réveillâmes
à Cap à l’Aigle
et Roger trancha:
«les boys, va falloir
sortir les katanas»
c’est armés de nos épées
de samouraïs de pacotille
que nous partîmes
affronter la «brume»…
à grands coups dans le vide
nous nous tranchâmes
un chemin imaginaire
vers le «lampadaire d’espérance»
et en déchiffrant le message
tissé dans la toile
sur le quai
nous vîmes apparaître
devant nous… le… le…
STAR!!!
tout droit sortie
de la forêt de Malbaie
nous sûmes alors
que la journée serait
remplie d’amitié et d’amour »

Cette journée sera celle où le capitaine se repose. Les boys vont s’occuper du ravitaillement et nous concluerons par une discussion de quatre heures sur nous, nos amours, la sensibilité féminine, nos enfants, nos faiblesses et notre petitesse devant sa majesté, le grand fleuve St-Laurent.

Jeudi, le 11 août

Cap sur Berthier-sur-Mer. Au départ, la mer est calme. Mais le vent se lève pour souffler à 25 noeuds. La traverse St-Roch et son clapot nous attendent. Des vagues cassées de 3 mètres ballottent Bonita qui fait honneur à son capitaine. Nous avons chacun pris une cigarette Popeye pour la route.

Le « Popeye moment »

Plus tard, la mer se calmera et encore une fois, la lune allumera le fleuve.

Photo, Daniel

Durant la traversée, la drisse de la grande voile s’est enroulé autour du radar et une des pattes du support a cassé. Puis à l’arrivée, un problème électrique nous empêchait d’éteindre le moteur du bateau. C’est donc en pensant à ces deux nouveaux défis que nous nous sommes endormis, épuisés, mais heureux de notre journée.

Photo, Daniel

Vendredi, le 12 août

La journée a commencé par la visite de Alex, Pauline et leur petit-fils, Arthur. Ils ont apporté les scones de Pauline, un délice! C’est Arthur qui a donné au baleinophone, sa première voix d’enfant.

Arthur, le premier ninja à vie sur Bonita!

Ensuite, c’est dans le mât que je suis monté pour réparer le support du radar.

Photo, Daniel

On se souvient de la chance que Lili et moi avons eu à Rimouski avec l’arbre d’hélice. Ben ici, c’est un coup de fil à Alex qui me dit que le mécano Daniel Samson est sur un bateau à la marina et il accepte de venir jeter un coup d’oeil au problème électrique. C’est le fil du démarreur, qui à force de frotter sur le moteur, a frit et créé un petit coup de circuit. Pas de fusible de brûlé, la réparation est terminée en 45 minutes.

Daniel Simon. Photo, Daniel

Avant de partir, France est venue nous dire bonjour avec Charles, Marie-Hélène et Louis, le frère de Arthur. C’est comme si André, mon André, était là sur le quai pour venir me souhaiter bon voyage. Sans doute que son âme savait que je me dirigeais vers Québec et que dans ma tête, je planifiais déjà d’aller sur les Plaines d’Abraham, au Temporel et au cimetière anglican.

Avec Pauline, Alex, Arthur, Marie-Hélène, et Charles. Photo, Louis

Quand la grande marée a fini par monter, nous avons largué les amarres. Alain, de la marina, était sur le quai pour nous souhaiter bon vent. Et ses souhaits se sont réalisés. Un bon vent doux de 10 à 14 noeuds nous a amené à Québec. Daniel nous a « drivé » ça jusqu’au bassin Louise où il a accosté en pro!

À l’arrivée, Nicole était au rendez-vous. Ainsi que Yvon et Danielle, du « Mer Sea la vie ». On s’est vu à la marina de l’Anse St-Jean, Tadoussac, et Cap-à-l’Aigle. Comme la lune et le soleil qui nous sont apparus en même temps, on se suivait. Yvon et Danielle sont de Chicoutimi et Chicoutimi-Nord. Ils ont vécu, eux aussi, leur défi durant la Traverse de St-Roch hier.

Yvon et Danielle, Photo, Daniel

Nicole sera ma co-équipière jusqu’à Montréal. En soirée, Éric, un bon ami de Daniel est venu souper avec nous à la Taverne Louise. C’est Bianca, qui était notre serveuse. Bianca a répondu à la question après m’avoir demandé une heure pour y réfléchir. Et sa réponse était franche, libératrice et encourageante!

Samedi, le 13 août

C’est ici que Daniel, Marc et Pierre retournent à Montréal. C’était émouvant et chargé mais tellement plaisant. Je vous aime Daniel, Marc et Pierre. Ils sont partis à 7 heures point un…

Photo, Danielle

Au déjeûner, Nicole me parle de ses cheveux. Et de ce qu’ils représentent.

Quand j’étudiais à l’Université Laval, il y a maintenant 48 ans, j’allais souvent au restaurant Liban sur la rue d’Auteuil. Je sui resté sans mots quand j’ai vu qu’il existait encore! Brin de jasette avec Nadia, donc, sur le temps, le Maroc, et ma question.

Nicole et moi , on décide de manger notre shish taouk sur la porte St-Jean et je trouve un bout de papier laissé là par quelqu’un. Ou peut-être que le vent l’a déposé là, comme nous.
« Before I die, I want to get through the pain of losing Charlie
Before I die, I want to lose my fear
Before I die, I want to enjoy pure joy and happiness with my friends »

Quand j’ai vu Marie-Lou et Mathieu à la descente, j’ai oublié de les prendre en photo. Je voulais corriger ça aujourd’hui mais COVID oblige, c’est par la fenêtre que je croquerai une moitié des fondateurs de Braver. Ce n’est que partie remise!

Lili et moi avions été charmés par un bateau sans nom à la marina du bassin Louise. À notre arrivée avant-hier, et comme un cadeau, la marina nous a assigné le quai à côté du bateau sans nom. J’étais content. Bonita aussi!

Le « bateau jaune »

En parlant à un voisin, je lui ai demandé si le bateau avait un nom. Il a haussé les épaules et m’a répondu: « Le bateau jaune, I guess… »

Durant notre voyage, j’ai rencontré beaucoup d’humains. Des petits, des grands, des beaux humains. Et je me suis re-fredonné les mots du groupe Comment Debord que ma Lilou m’a fait découvrir:

Le monde qui pense que le monde 
Qui pense pas comme eux 
C’est des cons 

C’est des cons 

Dimanche, le 14 août

Le soleil est au rendez-vous. Je fais jouer “Wild is the wind” et on déjeûne avec des crêpes au bleuets du Lac. Les vrais…

Aujourd’hui, mon cousin Gilles et Louise viennent faire de la voile. Gilles, c’est mon premier ami. Je ne me souviens pas d’un jour avant mes dix ans où je n’étais pas avec lui. À jouer, planifier des coups pendables, à découvrir la vie, le monde. C’est avec lui que j’ai passé une partie de l’été à la maison de notre grand-père Philippe en 1967, l’année de l’Expo. L’expo que j’étais le seul de ma classe à ne pas avoir vu parce que mon père avait fait faillite cette année là et on avait pas le $20.00 que ça coûtait pour y aller. L’année où nous avons perdu la maison , le chalet, les ski-doos. L’année où mon rêve de devenir pilote d’avion et d’hélicoptère, comme Gilles, s’est envolé. Aujourd’hui, Nicole m’a dit que j’étais un pilote de mer. Je ne l’avais jamais vu comme ça.

Cinquante-cinq ans plus tard, sur Bonita, sur le fleuve

Visite-éclair à l’Épicerie Économique et rencontre de Rose, de l’Île-Aux-Coudres. Elle ne changerait pas un iota de sa vie!

L’énigme du bateau jaune est résolue! Son nom est “French Connection” et aujourd’hui il était animé. Zaïm et Nima ont tâté du baleinophone!

Nima, Zaïm, Abdesslem, Pierre-Luc, Audrey
Absents de la photo: Sylvain, Jean-Lou

On va faire le plein de diesel et demain on part à 6h30, deux heures après la marée basse.

Lundi, le 15 août

06h30, C’est un soleil radieux qui embellit la belle Québec pour notre départ vers Portneuf. Hier dans l’écluse, un homme se penchait pour nous regarder et il fusait de compliments pour Bonita vue de haut. Il se faisait la réflexion, que certaines personnes ne font rien en pensant qu’ils feront tout dans l’au-delà. Ça m’a rappelé la phrase de Pierre Falardeau: “On va toujours trop loin pour ceux qui ne vont nulle part”

C’est avec la fin de la marée montante que Bonita a accosté à Portneuf. Portneuf se trouve à la fin des Rapides Richelieu sur le St-Laurent. À cet endroit, le courant peut atteindre 5 1/2 noeuds (10.2 km/h) donc on a intérêt à le négocier avec le montant.

Les Rapides Richelieu

Mardi, le 16 août

Au lever, c’est le Amadeus BS qui descend lentement le fleuve vers Québec. Si ce n’était de l’article que j’ai lu dans The Guardian sur les pratiques idiotes et permises par le Canada concernant les bateaux de croisière dans le Pacifique, j’aurais trouvé la scène romantique.


Un jour, une étudiante au programme International Masters in Health Leadership de McGill me demandait de lire un des essais qu’elle avait rédigé. Pour débuter, elle a mis une citation de Anthony Bourdain que je trouve particulièrement appropriée pour mon voyage cette année:

“So many of the good times travelling this world relate directly to finding a human face to associate with your destination, the food you’ll eat and the memories you’ll keep forever. The best times are when it’s impossible to be cynical about anything, When you find yourself letting go of the past, and your preconceptions, and feel yourself and your basic nature, the snarkiness and suspicion, the irony and doubt, disappear, at least for a time. When, for a few moments or a few hours, you change.” (Bourdain, 2021)

Mercredi, le 17 août

À Trois-Rivières, je remonte dans le mât pour mieux fixer le radar qui ballotte dans les vagues. Puis direction l’Île Plate de Sorel. Dernière escale à l’ancre avant Montréal.

Photo, Nicole

Trois-Rivières, c’est entre autre, le moulin. Ces moulins traversés par tant de Simard de ma famille, qui pour y travaillé toute leur vie en attendant leur retraite, qui pour y réparer la machinerie qui gronde et qui fume vingt-quatre heures par jour sept jours sept. L’odeur qui me rappelle celle des vêtements du grand-oncle René quand nous allions le chercher à la fin de son quart. Ils sont partis ces Simard… dans des chaos… quelque part, dans la nuit des humains, dirait Léo Ferré.

Le vent continue de souffler du nord ce qui pousse Bonita dans le dos. Un cadeau de la planète.

À l’entrée du Lac St-Pierre, j’ai encore une fois l’impression de traverser l’océan tellement on voit loin devant soi.

Arrivée à l’Île Plate, en aval de Sorel à 18h00. L’endroit est toujours aussi magique. Les oiseaux de l’île chantent, les poissons sautent et on aperçoit déjà au loin la pollution lumineuse de Montréal au loin. Comme le dit Rodriguez, « Nothing Beats reality » 🙂

Jeudi, le 18 août

5h35. De notre ancrage de l’Île Plate, on peut voir les bouées S111, S113, S114 et S116. Le Peyton Lynn C descend doucement le St-Laurent en direction de Anvers en Belgique. D’où nous sommes, nous entendons à peine le ronron de ses moteurs. D’après mon application Marine Traffic, il y sera le 24 août à 9h44. D’ici là, il aura changé de pilote de la Voie Maritime à Trois-Rivières et Québec.

Le Peyton Lynn C

Durant mes années Conceptis, j’ai lu la Bible pour voir de quoi il en retournait.Pendant les vacances d’été, au Lac Clair, j’avais plusieurs fois répété en blaguant: « Vous périrez par le feu, la famine et l’épée ». Lili, petite, avait compris « le feu, la famille et l’épée ». Tu ne les as probablement pas vues en descendant Lili, mais en passant devant l’usine à Sorel, j’ai pensé à toi.

Le feu dans le port de Sorel

Sauriez-vous reconnaître cet oiseau?

Nicole pilote dans la pluie. Arrivée à Montréal estimée à 21h00.

« It ain’t raining »
À l’approche de Montréal

Vendredi, le 19 août

Bonita à bien remonté le courant Ste-Marie sous le pont Jacques-Cartier pou passer la nuit au Vieux-Port de Montréal. Bonita était un des deux voiliers dans le port.

Sur le quai, j’ai rencontré Alain. Il est là première personne, depuis quinze ans que Bonita fait partie de ma vie, qui connaît sa marque, le Naja. Alain est un marin.

En quittant le Vieux-Port, il y avait « Le petit bateau » qui amenait des touristes faire un tour. Ce bateau a été modifié par mon ami par Jean-Pierre.

Le petit bateau


Jean-Pierre est cet artiste du bois qui a rénové Bonita en 2009. Formé au Landing School dans le Maine, un mémoire de maîtrise de Mathieu Parent décrit l’homme et son travail.

« Moi j’viens d’une autre génération. Apprendre à s’amuser, on n‟apprenait pas ça. » « Pour être artisan, il faut de la passion
et de la patience. » Jean-Pierre Fournel

Jean-Pierre durant la rénovation de Bonita

La rénovation de Bonita, c’était aussi l’œuvre de Marilou, une apprentie de Jean-Pierre, qui a donné beaucoup de soins au bateau.

Marilou


Le petit bateau m’a rappelé les promenades annuelles sur le Django, le bateau de M Bourgie dont Jean-Pierre s’occupait.

Jean-Pierre, devant le Django

Durant ces promenades dans le Vieux-Port et les îles de Boucherville, j’y ai rencontré Bruno. Bruno, c’est ce phénomène de la mer, calme, serein et ingénieux(il avait fait le tour des garages pour y ramasser les poids en plomb qu’il a fondu pour faire la quille de son premier bateau, le Tirelou, vous voyez le genre). La construction du deuxième, le Tiguidou, fera l’objet d’un film. Bruno, a conçu puis construit la table du carré de Bonita ainsi que les tables de cockpit et la fameuse « échelle de banc ». Quand j’ai besoin d’un conseil, il est, avec Guy Blouin, l’ancien propriétaire de Bonita, mon étoile.

« Décembre 2012 – Tiguidou, la jonque de Bruno

Conférenciers : Bruno Caroit et Gérald Mackenzie

Bruno Caroit, le bois, la voile, Gérald Mackenzie, la lumière et l’image, la rencontre du marin et du cinéaste autour d’un projet original : faire naviguer un gréement de jonque sur le Golfe Saint-Laurent.

Le secret que livre ce film étonnant est celui d’un artiste de la voile qui construit, d’une coque nue, une embarcation exotique qui s’intégrera dans le paysage. Le cinéaste médusé derrière le viseur voit l’artisan, de semaine en semaine, de mâts en cabine, de cordages en voiles, devenir artiste du quotidien et poète de la matière, bâtir une œuvre que le vent

Restaient aux images à rendre cette magie. Ce que le monteur, Vincent Guignard, a su faire. Le cinéaste, tout comme l’ébéniste et marin, vivent tous les deux à Montréal et en Gaspésie qu’ils chérissent. C’est là que Tiguidou, la jonque de Bruno, a son port d’attache. »

Bruno sur Tiguidou, coiffé de son inséparable chapeau
La section du livre de la rénovation de Bonita sur la table et les ouvrages de Bruno

Pour finir, grâce à Bruno et Jean-Pierre, j’ai rencontré Jean-Guy Leblanc, ce passionné des bateaux de bois et qui a mis la nouvelle hélice, l’eau chaude et le chauffage sur Bonita. Il est parti pour le grand voyage Jean-Guy. Un madelinot au charme infini.

Je donne le mot de la fin à une citation que Nicole m’a envoyé ce matin.

We can battle the sea, or we can embrace it. Sometimes she will be sweet and sometimes mean as a snake. We must embrace the experience and trust we will get through it.”—Michelle Segrest

De retour à la maison. Merci Bonita!