Finalement, un article en français! Et dans la revue à laquelle ma grand-mère m’avait abonné en 1968.


«… Car les traitements ponctuels sont bien moins lucratifs que les pilules journalières, et ces vieilles
drogues ne sont pas brevetables. L’entreprise pharmaceutique Janssen commercialise toutefois
au Canada, depuis l’été 2020, une forme dérivée de la kétamine (300 fois plus chère que la
forme générique) à administrer sous forme de vaporisateur nasal, en cas d’idées suicidaires, en
combinaison avec un antidépresseur.

« Les sociétés pharmaceutiques cherchent à raccourcir l’action des psychédéliques pour les rendre plus compatibles avec un traitement ambulatoire.

Mais je pense que les bienfaits sont vraiment liés à la durée et à l’intensité de l’expérience »,
soutient Michael Ljuslin, qui étudie le potentiel du LSD, dont les effets puissants durent une
douzaine d’heures. Notons que l’efficacité sur le bien-être des microdoses à prendre
régulièrement (qui ne provoquent pas de trip), prônée par certains groupes militants, n’a pas
encore été établie par les études.


À Saskatoon, Thomas Hartle sent que son anxiété revient. Mais la psilocybine lui a permis de
profiter des siens pendant des mois, en retrouvant la joie de vivre qui le caractérise. Son
émotion est palpable. « Il y a des gens en fin de vie comme moi [une cinquantaine, selon Santé
Canada] qui attendent leur exemption depuis parfois plus de 170 jours. C’est absurde : ils n’ont
pas le droit d’essayer la psilocybine, mais ils pourraient obtenir l’aide à mourir en peu de temps.
Je me fais un devoir de raconter mon expérience aux médias, aux médecins pour que cela
change. »

Et pour que d’autres que lui puissent retrouver leur place dans le monde, renouer avec
eux-mêmes et le moment présent.»