Il ne sait plus trop.
elle se demande si ça va revenir.
il voudrait accélérer mais il freine.
elle voudrait s’envoler mais elle rampe.


la chienne de vie….
l’impalpable effet de « sur place »
le vertige de l’immobilisme
la mal d’être


se perdre
se laisser aller vers l’ombre
ne pas avoir peur
mais ne pas vouloir non plus y rester
une envie d’imploser


et si.
je ne suis pas à la hauteur
et si tout le monde me voit nu(e).
et si
je m’enfonce… seul(e)…


comment juste crier
en silence
ne pas vouloir déranger
mais savoir qu’on n’a plus le choix.


… qu’il faudra
broyer du noir
pour en faire
une poussière de minusculissime cristaux

qui ramèneront
sur soi
des fragments de lumière


et je me fais « tout petit »
je m’embouteille
je deviens mon propre antidote
je navigue sur l’océan
de mes sombres pensées
et j’y trouve
curieusement
mon propre bonheur


bonheur
un petit mot si lourd
un fardeau pour la plupart de nous
un miroir aux alouettes
non…


…non…
ma bouée de secours
n’est pas
le bonheur
elle est simplement
une voie de retour
vers une certaine forme de normalité


où il poursuivra sa quête
où elle retrouvera sa mission
il changera le Monde..
elle transformera l’intransformable.


le bonheur, c’est de se perdre
se perdre en sachant qu’on est perdu
car ce sentiment, seul
nous fait sentir si vivant

Marc Roberge